02point2, revue d’art contemporain
C’est un projet qui est né d’une rencontre entre deux artistes et deux architectes et qui, au final, mène à une aventure singulière où il s’agit de mettre à disposition de deux artistes invités une résidence avec un atelier en partage, le tout dans un immeuble fraîchement bâti, spécialement pensé pour la fonction et, qui plus est, au-dessus d’une galerie destinée à les accueillir… II faut un peu se pincer pour y croire tant ce genre d’initiative semble relever de l’improbable, pourtant le projet de Michel Gerson et de sa compagne Béatrice Dacher, Paradise, est bien réel. Le jeune Mehdi-Georges Lahlou inaugure ce modèle plutôt novateur : une première
exposition d’œuvres déjà produites, afin de familiariser les visiteurs avec le travail de l’artiste, suivie d’une résidence à l’issue de laquelle seront présentées les productions nées sur place. Pour Michel Gerson, ce type de projet ne peut aboutir qu’à la suite d’une rencontre avec des personnes fortement motivées qui permet de se libérer des pesanteurs du fonctionnement des collectivités publiques : Agnès Lambot et Philippe Barré, en l’occurrence, qui peuvent être considérés comme de véritables mécènes mettant à profit leur savoir-faire d’architectes et leur connaissance des réseaux nantais pour produire une construction judicieusement agencée avec ateliers et studios à l’étage et galerie au rez-de-chaussée. Certes, Paradise ne résoudra pas à lui seul la crise des ateliers en région et il ne répond pas non plus aux attentes en matière d’autonomie mais il propose un débouché crédible à des artistes qui, comme Neal Beggs, se sont implantés à distance de la capitale des Pays de la Loire, et souhaitent y revenir le temps d’une réimplantation provisoire.