Wilfried Nail
(né en 1978), vit et travaille à Nantes.
Wilfried Nail est diplômé de l’École Nationale des Beaux-arts de Perpignan. Il a bénéficié de différentes bourses de production ( Région des Pays de la Loire, DRAC… ) . Il a participé à plusieurs expositions, festivals et résidences en France et à l’étranger, et est à l’origine de deux collectifs d’artistes : Lolab, Azones. Il est également fondateur d’un projet d’échanges, de résidences et d’expositions Franco-Tunisiens engagé sur le territoire particulier du Gouvernorat de Gafsa en Tunisie : Under The Sand.
Lauréat du Collectif Bonus, Wilfried travail travail actuellement sur un projet mêlant performances, récit et installations: Rester dans le Trouble
Des paysages inachevés naît le construit, des territoires chahutés par les conflits surgissent des histoires et leurs formes.
Wilfried Nail déploie un travail arpentant les doutes et les débâcles générés par nos sociétés immergées en eaux troubles. Il cultive le principe de subversion et ses ambivalences dont il interroge les diverses strates : historiques, politiques et sociales.
Les rebuts de ces chaos, alors prétextes à une refonte systématique, ouvrent sur des potentiels, comme autant de possibilités aux capacités régénératives. Verre brisé lors de manifestations, matériaux récupérés dans des PME ayant déposé le bilan, néons issus de panneaux publicitaires détruits, profils en aluminium volés dans des boutiques de téléphonie, scories volcaniques, font partie du lexique formel utilisé par l’artiste dans ses installations, ses sculptures.
Usant de gestes significatifs d’appropriations et de tensions, entre forme et contexte, Wilfried sélectionne des matériaux, autant pour leurs caractéristiques physiques que contextuelles. Il élabore, dans un jeux d’équilibre et de rupture, des œuvres fragiles, parfois abîmées, en situation de sursis, prêtes à rompre.
Ces situations de sutures précaires, de circonvolution permanente et d’auto-destruction imminente, constituent un palimpseste protéiforme, où la frontière entre la vie et l’art demeure poreuse, où subversion et insoumission virevoltent et batifolent avec l’humour, la poésie, la fiction.
Poésie soufflée
Expérimentation de lecture soufflée, en tension dans la matière, qu’elle soit noire ou gélatineuse.
Session en soirée avec repas partagé
Nous aimons la poésie, qu’elle soit écrite ou sonore cette poésie, qu’elle soit faite de mots ou de matière cette poésie, qu’elle soit noire ou jaune métal cette poésie.
Ce workshop propose un protocole pour performer un texte poétique. Un prototype d’opéra expérimental issu de la déconstruction d’un extrait du récit : rester dans le trouble.
L’extrait en question évoque la voûte céleste, la matière noire, les mémoires incomplètes, les amants perdus, les temps infinis. Nous nous embarquons vers un univers Noctura Cinematica Post-Noise Céleste.
Le workshop a lieu dans un ensemble de mots et de sonorités qui percute l’espace. Nous pratiquerons la poésie lue et le bruit de mot amplifié.
Dans un premier temps je vous présenterai le texte Don Quichot Rester dans le Trouble et le projet qui en découle.
Ensuite nous nous attarderons sur le chapitre III – Zombi. Un texte qu’il faudra éclater comme on casse un verre. Que se passe-t-il quand un texte se brise comme du verre ? Est-ce qu’on a besoin de souffleurs pour agglomérer cette matière en éclat ?
Cette grande manœuvre de déconstruction-recomposition poétique ce passera en mouvements sur et sous un plancher avec des trappes. Ce sera sonore, il y aura des microphones pour amplifier les voix, les micro-frottements et les craquements inaudibles. Le poème sera tellement déconstruit qu’il sera soufflé par nos voix, dans nos corps, dans l’architecture.