Randa Maroufi
Née en 1987 à Casablanca. Vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, de l’École Supérieure des
Beaux- Arts d’Angers (France) ainsi que du Fresnoy (France).
Son travail qui se traduit essentiellement à travers la photographie, la vidéo, l’installation, la performance et le son, a été présenté lors d’événements d’art contemporain et de cinéma majeurs tels que La Biennale de Marrakech en 2014, Les Rencontres de Bamako en 2015, le Festival international du film de Rotterdam en 2016, La Videonale Bonn en 2017, la Biennale de Sharjah au Liban en 2017, la Biennale de Dakar en 2018, la Biennale do Mercosul au Brésil en 2018, etc.
Son film Le Park a reçu une vingtaine de prix et fait partie de la Collection Nationale du CNAP (Centre National des Arts Plastiques).
En 2017 – 2018, Randa Maroufi a été membre artiste à la Casa de Velázquez – l’Académie de France à Madrid.
Fragments d’un territoire
Les routes se sont dessinées au fur et à mesure des taxis, pendant une heure et demie où défilaient des paysages divergents, des montagnes à la côte méditerranéenne. Au départ de Tanger, par la fenêtre, nous contemplions l’itinéraire qui nous mènerait à ce territoire. En quelque sorte, Bab Sebta c’est avant tout ma première histoire avec Randa. Une première histoire que nous partageons maintenant depuis plusieurs mois.
L’expérience d’une frontière telle que Ceuta n’est pas tout à fait ordinaire. À ses portes, ce sont des barbelés qui donnent le cadre à la mer. Il faut franchir plusieurs barrages avant d’entrer dans l’espace Schengen, barricadé par une architecture usée, avec une signalétique particulière. L’immersion dans un espace aussi contrôlé où la contrebande agit de manière souterraine, où le corps de ses acteurs est proie à toute une structure organisée.
Lors des différents repérages au sein de cette enclave, nous collections à même le lieu les accessoires et éléments du décor, en considérant les formes de passation, la gestuelle des individus et des autorités. Étant guidées par les rencontres et les échanges autour de cet espace, nous en venions parfois même à nous prêter à ce rôle, nos valises pleines de marchandises. Sans que la douane ne se doute de rien…
Randa investit ici la galerie Paradise dans l’intention de convier le spectateur à cette expérience autour d’une mise en scène, celle de la frontière de Ceuta. Reconfigurer cette attente, ce décor à travers le protocole et les attitudes des autorités, entre tension et absurdité. Elle s’empare du lieu, jouant avec l’intérieur et l’extérieur de la galerie, espace de projection, espace public.
Lucie Maxin
Vernissage-Performance-Projection
- Performance
- Projection
- Vernissage
Performance avec la participation de : Sébastien Aufray, Ahmed Ben Youssef, Noël Claude, Omar Hsibe, Yoann Le Petit, Noëmie Martin (durée 20 min).
Suivie de la projection de « Bab Sebta » à 19h et 20h
État des lieux
Randa Maroufi propose d’explorer son travail qui fait état de ses préoccupations sociales et politiques à travers différents médiums (performance, photographie, vidéo…). Cette diversité de support lui permet d’être en prise directe avec le quotidien de ses semblables, et d’interroger des enjeux sociaux actuels, tels le genre, les rapports entre femmes et hommes, l’influence des images notamment sur les réseaux sociaux, les espaces frontaliers. L’univers de Randa Maroufi déstabilise le regardeur pris entre fiction et documentaire, réalité et mise en scène.