Natacha Clitandre
Natacha Clitandre a complété en 2000 un B.A. en arts visuels de l’UQAM. Elle a complété en 2007 un Master en Théorie et pratique de l’art contemporain et des nouveaux médias à l’Université Paris 8 et l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD). Dans le cadre de ce cycle d’études, elle a effectué un séjour à Brown University et RISD, à Providence, Rhode Island.
Dans son processus de travail, elle déambule dans la ville afin d’y relater le déplacement des pôles d’attraction et d’y collecter des données et des récits qui permettent de cerner ce qui influe sur le sentiment d’appartenance. Au moyen de dispositifs technologiques ubiquistes, elle instaure des mécanismes qui mettent en exergue le rapport établi entre l’artiste, le public et nos espaces communs. En invitant ainsi à porter un regard autre, elle cherche à créer du lien social, à décloisonner les milieux de vie et à révéler différentes strates d’histoires dont recèlent l’espace urbain et les contenus d’intérêt pour une diversité de communautés.
Ses œuvres ont été présentées en Europe (Nantes, Paris, Bruxelles) ainsi qu’en Amérique du Nord (Montréal, Laval, Québec, Gaspésie, Pittsburgh, New York, Baltimore). Également travailleuse culturelle, elle a notamment développé la posture Slow Tech du centre d’artistes féministe Ada X, où elle a été — de 2017 à 2022 —, coordonnatrice à la programmation et au festival HTMlles. Elle vit et travaille à Montréal/Tio’tia:ke.
Triangulations (motifs)
Depuis 2019, j’use de dispositifs générant des données à partir de l’activité du corps et analyse ces mesures en les mettant en relation avec des facteurs externes — qu’ils soient environnementaux, géographiques ou psychiques. Pour ce faire, je synthétise les informations compilées en usant de stratégies visuelles qui rendent perceptible un certain état de présence.
J’ai approfondi cette approche lors de ma résidence à Paradise. J’y ai ajouté des nuages de points situant mon regard sur certains détails de l’aménagement, révélateurs de l’histoire locale. Car le passé de Nantes — son rôle dans la traite Atlantique —, m’interpelle particulièrement. Mon lien avec cette ville française implique nécessairement Haïti, ancrage de ma famille paternelle. Ma relation avec Nantes en est donc une à trois.
Durant près de 2 mois, j’ai exploré la ville, attentive aux réminiscences du commerce triangulaire et ai mesuré comment elles résonnent en moi. Sensible à l’empreinte du colonialisme sur le patrimoine culturel, architectural et arboricole local, j’ai tenté de cerner l’inscription de cette période dans l’espace urbain, mais aussi dans le corps. J’ai usé de dispositifs numériques qui traquent mes déplacements et fluctuations physiologiques afin d’en faire l’analyse et réclamer mon contrôle sur ceux-ci. Rattachée à cette ville dont l’aménagement témoigne de la traite de personnes de mon ascendance qui s’y est tenue, ma démarche découle de la traque numérique de mon corps et de sa mise en contexte pour revendiquer ma capacité d’agir.
En résulte une installation procédant par fragments, alliant arts visuels et vidéo numérique et augmentée d’une signature olfactive spécifique. Puisant notamment dans les représentations « ornementalisantes » intégrées à certaines constructions nantaises, elle relate mon expérience de lieux chargés d’histoire et recourt au pouvoir d’évocation de la mémoire olfactive.
Natacha Clitandre remercie le Conseil des arts du Canada de son soutien.
Triangulations (motifs) a reçu le soutien de : Conseil des arts du Canada
Vernissage
Des artistes en résidences
Nous vous proposons de venir à la rencontre des artistes en résidence en ce moment à Paradise :
Anger Yond
Projet avec les artistes Lucas Martin Delaunay, Arsène Roy, Benjamin Tessier et Victor Drapeau qui vivent et travaillent entre Bruxelles, Paris et Nantes. Ils sont en résidence à Paradise jusqu’au vendredi 31 janvier 2025, jour où ils réaliseront une performance à 18h30 en collaboration avec Dela Savelli.
Anger Yond est un voyage, une fable numérique sur le thème de l’identité virtuelle. Le public découvre le N8-MR, un univers virtuel onirique, au fil des errances d’un avatar humanoïde…
Natacha Clitandre
Natacha, qui vit et travaille à Montréal, est en résidence pendant deux mois et présentera le fruit de sa recherche lors d’une exposition pendant le mois de mars.
Dans son processus de travail, Natacha Clitandre déambule dans la ville afin d’y relater le déplacement des pôles d’attraction et d’y collecter des données et des récits qui permettent de cerner ce qui influe sur le sentiment d’appartenance…
Entrée libre et gratuite
Des artistes en résidences a reçu le soutien de : Conseil des arts du Canada